Jacques Vauloup est né le 14 juillet 1813 à Saint-Ouen-le-Brisoult, commune du Bocage ornais ; second d’une fratrie qui comptera neuf enfants. Il voulait être missionnaire ; il fit donc ses études au séminaire des Missions étrangères. Pour raison de santé, il dut rester en France et fut ordonné prêtre en 1847 pour le diocèse de Séez.
D’abord curé à Chambois puis à Bivilliers dans le Perche, commune près de laquelle se trouvait la Colonie pénitentiaire agricole de Soligny. L’abbé de La Trappe, Jean-Marie Hercelin l’avait fondée en 1854 pour y rééduquer la jeunesse perdue, parfois délinquante, que le gouvernement ne voulait pas mettre en prison.
L’évêque de Séez, Mgr Rousselet, accepta que Jacques Vauloup, un de ses prêtres, prenne la direction de cette Colonie. Le travail était difficile : il y eut jusqu’à 240 enfants de 10 à 20 ans ; enfants condamnés et enfants abandonnés mais innocents étaient mélangés ; la discipline était rude ; les incidents étaient fréquents.
Découragé, l’abbé Jacques quitta la colonie mais n’abandonna pas la cause des orphelins. Le 16 septembre 1868, avec l’aide du comte de Caulaincourt, maire de Giel, qui lui offrit le bâtiment, il accueillait un premier orphelin au Télégraphe d’Habloville. Un an après, ils étaient 17 : bientôt, il faudra trouver plus grand. Le comte trouva la ferme des Cours et l’acheta, si bien qu’à la Saint-Michel 1873, l’abbé Vauloup put y installer ses protégés. L’Orphelinat agricole de Giel était né.